Bivouac

Dernier roman de la trilogie de Gabrielle Filteau-Chiba, je l’ai lu en lecture commune avec le club de lecture Les Sauvageonnes.

J’ai commencé cette lecture avec pas mal d’appréhensions, au vu de ce que j’ai pensé des précédents romans, Encabanée et Sauvagines, le côté romance qui est venu me gâcher ma lecture. Tout d’abord, je dois dire que cette édition chez Stock est vraiment sympa, il y a plein de belles illustrations, j’aime beaucoup. La première partie du roman m’a plutôt séduit, nous y retrouvons comme l’annonce la quatrième de couverture, un personnage croisé dans Encabanée. Cette partie évoque le militantisme écologique, l’organisation des opérations et donne au personnage une humanité tout juste effleurée dans le premier roman. Ma lecture devenait encourageante.

Et voilà que la deuxième partie arrive, j’y retrouve Raphaëlle et Anouk, et… Oui, la romance revient, avec son côté culcul, ses clichés et ses lourdeurs. À ce moment là, je me suis dit que ma lecture pouvait être longue et laborieuse. Les filles se retrouvent dans une ferme participative et donc en collectivité. J’ai apprécié de découvrir ce genre de ferme dont j’en avais discuté récemment, mais ici aussi le sentimentalisme est trop présent, c’est dommage.

Mais par contre, une fois que Anouk retourne dans sa cabane du Kamouraska, le ton et l’ambiance changent. Alors oui, chasse le naturel et il revient au galop, il y a encore quelques passages lourdingues, mais vraiment ils passent au second plan. Gabrielle Filteau-Chiba arrive à nous faire rester dans son sujet, la protection de la forêt et de la nature et la lutte contre les institutions et le pouvoir en place.

J’ai vraiment apprécié à partir de là ma lecture. Et elle m’a fait réfléchir aussi. réfléchir au fait que j’ai de plus en plus l’envie et le besoin de continuer à m’inscrire dans une démarche écologique et que je me sens également prêt à faire plus pour la Nature et pour le vivant. J’ai pris conscience également et cela résonne aussi avec une discussion que j’ai eu récemment avec une personne qui m’est chère, ok, la lutte pacifique est la meilleure chose à faire, mais par moment il n’y a pas le choix de franchir quelques lignes.

J’ai donc aimé une grande majorité de ce roman, justement par son côté militantisme, par son rapport au vivant et à la nature. Il nous montre une facette de la lutte qui pour moi était méconnue. Une fois encore, et cela je ne peux pas le retirer à l’autrice, j’ai été projeté au Kamouraska, j’ai parcouru les sentiers pour m’approcher de Gros Pin et cela me donne vraiment très très envie de visiter ce pays qui a l’air fascinant.

Espace naturel protégé
Guerriers pour la forêt
Urgence climat
Pas de planète B
Terrien, sans terre, t’es rien

Justice mes fesses
Debout sur nos ressources
Forêts debout
Coule pas chez nous
Phoque le mercure
Pas de nature, pas de futur
Moins de riches, plus de ruches
Sauvons les ours polaires, pas les actionnaires
Que le pétrole sale reste dans le sol
Arrête de niquer ta mer
La croissance tue
Quand c’est fondu, c’est foutu
Nous sommes la Nature qui se défend
Territoire non cédé
Terres publiques au peuple
Penser le changement au lieu de changer le pansement
C’est pas nous les utopistes
Foraska ne passera pas
Mecimi-te ‘kulankeyutomon skitkomiq

Lecture terminée le 18 janvier 2024


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