Sauvagines

Après Encabanée, voici le second roman de la trilogie de Gabrielle Filteau-Chiba. Une nouvelle lecture commune à plusieurs. C’est un livre qui traine dans ma PAL depuis le Festival America 2022 pendant lequel j’ai assisté à une conférence avec l’autrice.

Frustration… C’est le mot qui me vient en premier quand je pense à cette lecture. Un peu le même sentiment ressenti lors de ma lecture d’Encabanée. Oui, frustration car c’est un roman à la croisée des genres, manifeste écologique, nature writing, pourquoi pas thriller mais encore et c’est là où tout se gâte, romance. Voilà ce qui m’a gêné, à ne pas vouloir s’arrêter sur un genre, l’autrice m’a perdu.

Alors oui, la nature est ultra présente, Gabrielle Filteau-Chiba m’a une fois de plus transporté au cœur du Kamouraska. J’ai ressenti le froid, j’ai ressenti la force et la puissance de Gros Pin, je me suis vu marcher aux côtés de Coyote. Cette partie nature writing est vraiment réussie.

Arrive ensuite le braconnier, au départ, j’ai trouvé cette intrigue plutôt intéressante, elle apporte un côté un peu plus sombre et nous montre la réalité de ce qu’il se passe dans les forêts canadiennes, le lobbying de la chasse et une fois de plus le pouvoir de l’argent contre la nature. Mais voilà, le dénouement de cette intrigue qui déjà me scandalise et qui se termine d’une manière assez brusque, m’a fait passer un peu à côté.

Pour finir, il y a cette romance, mais vraiment pourquoi faire ? Elle est complètement venu gâcher ma lecture. C’est plein de clichés, je trouve qu’elle n’apporte vraiment pas grand chose. C’est dommage, car elle prend le pas sur le reste du roman et du coup on en viendrait presque à se dire qu’il s’agit réellement d’une romance. Le message que voulait faire passer l’autrice, du moins celui que j’avais décelé lors de sa conférence, passe au second plan, c’est ce qui m’a vraiment frustré.

Il me fallait une forêt à temps plein, à flanc de montagnes qui s’en foutent des frontières, où tous sont sur un pied d’égalité face aux éléments, au froid, à la pluie, au vent. Le bois est un mentor d’humilité, ça, je peux le jurer. Un sanctuaire de beautés oubliées à force d’habiter dans le coton ouaté. Un temple à bras ouverts et aux gardes baissées.

Lecture terminée le 21 décembre 2023


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