Le Gang de la clef à molette

Enfin j’ai lu ce livre. Et oui, enfin, car étant un grand fan des éditions Gallmeister, on me prenait pour un extraterrestre de ne pas avoir lu cet incontournable du catalogue. J’ai donc profité du Challenge Gallmeister et de son thème du mois de janvier « Pourquoi je ne l’ai pas encore lu ? » pour enfin le sortir de ma PAL.

Alors voilà, je ne suis pas déçu de l’avoir enfin découvert. J’ai même plutôt bien aimé cette lecture. Tout d’abord par son côté révolté de la destruction et de l’exploitation de la nature par l’homme dans le but de toujours aller vers l’amélioration technologique, le gain de temps, mais surtout l’attrait du profit. Le désert de l’Ouest que nous décrit Edward Abbey est défiguré à cause de l’homme. C’est toujours pour moi un thème qui me touche et qui me procure beaucoup d’émotions.

Nous voilà donc à suivre les aventures trépidantes d’une femme et de trois hommes révoltés et en colère qui décident de ne pas rester les bras croisés. Ils se mettent à détruire tout ce qu’ils peuvent pour ralentir la destruction de la nature et pour disons le bien faire chier les grosses sociétés qui veulent seulement s’en mettre plein les poches. Alors, si je trouve le but louable, je m’attendais à autre chose… Je m’attendais à des actions un peu plus ciblées… Là, pour la plupart, il s’agit de destructions gratuites qui au final ne servent pas à grand chose.

Mais, il y a autre chose qui se cache derrière tout ça. Il y a beaucoup d’humour dans ce roman. Les personnages d’Edward Abbey sont tous les quatre assez torturés et hyper intéressants. Les dialogues ainsi que les pensées sont par moment mémorables. Pour moi, et c’est en cela que je pense que ce roman est un incontournable, c’est que derrière l’humour, les courses poursuites, les situations ubuesques… le message est clair et résonne chez le lecteur, en tout cas il a résonné chez moi. Nous sommes tous des petits grains de sable dans le désert, mais par nos actions, nous pouvons avoir un impact très positif ou très négatif sur la nature qui nous entoure.

C’est un livre qui donne envie d’agir, pacifiquement pour moi, pour la nature et contre le tout profit. Je suis donc d’accord avec ceux qui m’ont encouragé à le lire… Le Gang de la clef à molette est un roman qu’il faut lire.

Il gara la jeep, et tous deux contemplèrent en silence la scène de dévastation. Sur plus de cent hectares, la forêt s’était fait écorcher de tous ses arbres, grands ou petits, sains ou malades, jeunes pousses comme vieilles branches. Tout avait disparu, à l’exception des souches. Là où jadis s’élevaient des arbres s’empilaient désormais d’énormes amoncellements de débris forestiers en attente de brûlis sitôt les premières neiges tombées. Un enchevêtrement d’ornières de camions, de skidders et de bulldozers, sillonnait cette aire totalement mutilée.

Lecture terminée le 7 janvier 2024


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