
Titre : Encabanée
Autrice : Gabrielle Filteau-Chiba
Édition : Le Mot et Le Reste
Parution : Le 7 janvier 2021
Nombre de pages : 120
Lassée de participer au cirque social et aliénant qu’elle observe quotidiennement à Montréal, Anouk quitte son appartement pour une cabane rustique et un bout de forêt au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines. Couper du bois, s’approvisionner en eau, dégager les chemins, les gestes du quotidien deviennent ceux de la survie. Débarrassée du superflu, accompagnée par quelques-uns de ses poètes essentiels et de sa marie-jeanne, elle se recentre, sur ses désirs, ses envies et apprivoise cahin-caha la terre des coyotes et les sublimes nuits glacées du Bas-Saint-Laurent. Par touches subtiles, Gabrielle Filteau-Chiba mêle au roman, récit et réflexions écologiques, enrichissant ainsi la narration d’un isolement qui ne sera pas aussi solitaire qu’espéré.
Je laisse partir une flamme, mais elle a attisé en moi le goût de défendre la Terre. Moi aussi, je mènerai un combat, mais sans armes, sans vandalisme, sans sensationnalisme. Dans les limites légales de la désobéissance civile et dans la sagesse de Thoreau. Je planterai des arbres par milliers, je sèmerai des fleurs pour nourrir les rares abeilles, je vivrai de ma terre en métamorphosant la plantation d’épinettes en espace où la faune et la flore seront foisonnantes. Avec chaque sou économisé, j’achèterai toutes les forêts privées et les champs avoisinants en monoculture, et je les laisserai en friche, fleurir sans coupes, pousser en paix. Ma vie reprend du sens dans ma forêt.
Première lecture commune à plusieurs pour moi avec ce court roman de Gabrielle Filteau-Chiba.
J’ai apprécié cette lecture, j’ai réussi grâce à la plume de l’autrice à me projeté au Kamouraska. Presque j’étais moi aussi encabané. Lire un livre sous forme de journal est toujours, je trouve, une belle expérience. J’ai cette sensation de rentré dans l’intime, dans la tête de la personne qui raconte. Ici, il s’agit d’Anouk qui a tout quitté pour se retrouvé en plein hiver dans une cabane perdue au milieu de la nature sauvage.
J’ai beaucoup aimé quand Anouk nous raconte son quotidien, ce qu’il est nécessaire de faire pour survivre dans cet environnement rude et froid. J’ai aimé lire ses pensées divaguer au grès de ses tourments. J’ai aimé ses listes sérieuses à des moments, désespérées à d’autres ou encore pleines d’humour.
Par contre, j’ai moins apprécié quand la réalité du monde est venu toquer à sa porte. Je ne m’y attendais pas et tout comme Anouk j’aimais sa solitude. En plus le roman est vraiment très court du coup, j’ai un peu eu l’impression que l’on me volait un moment seul à seul parmi les arbres et la nature.
En tout cas, je suis content de cette lecture, j’ai d’ailleurs lu la suite dont je vous parlerais très bientôt.
Les poèmes, il faut les garder pour la fin, les savourer à la lueur d’une bougie. Mes yeux picotent derrière les volutes de fumée bleue. Dis, Marie-Jeanne, l’errance, n’est-ce pas la fuite du moment présent ? Et moi, pourquoi suis-je venue m’enfouir dans la plus rude des saisons ? Pour endormir mes passions et me cacher au fond d’un rang, comme dans un écrin de neige ? Je comprendrai pourquoi je suis ici lorsque j’aurai tout lu.
Ma note : 09 / 10
Lecture terminée le 7 décembre 2023
2 réflexions sur “Encabanée”