Une promenade en hiver

Enfin je découvre Thoreau, grâce à Camille qui me l’a offert dans mon calendrier de l’Avent. Thoreau est un auteur qui, je ne sais pourquoi me faisait peur. Pourtant, un auteur philosophique, essayiste, naturaliste et poète devrait être complètement ma came… Mais sans raison valable j’ai toujours repoussé sa lecture.

Tout d’abord, et je tiens à féliciter les éditions Le Mot et Le Reste pour cela, ce court essai est agrémenté d’une préface et d’une postface qui sont écrites par Michel Granger. C’est un vrai plus pour moi qui ne connaissait l’auteur que de nom. J’ai pu en apprendre beaucoup sur la vie de Thoreau, sur sa manière de voir et de vivre les choses ainsi que sur le contexte politique de cette époque. La préface introduit également très bien le texte « Une promenade en hiver » en expliquant sa genèse.

Pour en revenir à l’essai en lui-même, j’ai adoré, c’est court, je pourrais presque dire trop court tellement c’est savoureux. Thoreau nous entraîne à ses côtés pour sa promenade en Nouvelle-Angleterre. C’est très poétique, très sensible, vraiment très bien écrit. Tellement que j’ai eu l’impression par moment de ressentir les mêmes sensations que lui alors que plus de deux cents ans nous séparent.

J’ai aimé le fait que ce qu’il propose ne soit pas, comme beaucoup de textes lus sur cette saison, une descriptions des difficultés de l’hiver. Lui prend le parti de magnifier cette saison. Tout est prétexte à l’émerveillement et il nous montre que la nature est pleine de vie malgré le froid, la neige et le vent. C’est vraiment un très beau texte.

Nous empruntons à la forêt les planches qui nous abritent et les bûches qui nous réchauffent. Comme leur feuillage persistant est important en hiver ! C’est la portion de l’été qui ne se fane pas, la permanence de l’année, l’herbe qui jamais ne se flétrit. C’est ainsi que simplement, sans qu’il soit besoin d’être à haute altitude, la surface de la terre se diversifie. Que serait la vie humaine sans les forêts, ces cités naturelles ? Vues du sommet des montagnes, elles semblent des pelouses lisses et bien tondues, et, pourtant, où donc allons-nous marcher sinon dans ces herbes de plus haute taille ?

Maintenant commence la longue soirée d’hiver devant l’âtre à la ferme ; c’est l’heure où les pensées des habitants vagabondent vers des contrées lointaines et où les hommes par nature et par nécessité sont charitables et généreux envers toutes les créatures. C’est maintenant le temps de l’heureuse résistance au froid, l’heure où le fermier récolte sa récompense, pense qu’il s’était efficacement préparé pour l’hiver et, par la fenêtre aux carreaux luisants, il voit avec sérénité « la grande demeure de l’ours polaire », car maintenant la tempête est finie.

Lecture terminée le 22 janvier 2024


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