
Titre : Le cantique de l’ours
Auteur : Stéphan Carbonnaux
Édition : Transboreal
Parution : Juin 2019
Nombre de pages : 89
Stéphan Carbonnaux, écrivain et naturaliste, dit sa fascination pour l’ours, ce va-nu-pieds qui est le double sauvage de l’homme. Cet emblème de la grande faune symbolise une nature préservée qui évoque le paradis perdu des origines, lorsque tous les plantigrades, ursins et humains, vivaient en harmonie.
L’explication vient, je crois, du fait que l’animal avait flairé la composition de ma sueur. » Et Andrej Joupantchitch, qui évoque les recherches modernes, d’ajouter que l’ourse avait su « lire » la composition amicale de sa sueur. « Naturellement, il ne s’agit pas chez elle d’un raisonnement logique, mais d’une capacité que l’homme a pratiquement perdue. » Flair hors du commun, mansuétude de la bête qui n’utilise sa force qu’en cas de nécessité, cette ourse laisse affleurer une autre facette de l’intelligence animale, laquelle nous invite à sentir plus qu’à raisonner.
Voici un petit livre que j’ai reçu dans mon calendrier de l’Avent. Sachant que j’aime beaucoup les ours j’ai vraiment été gâté. Me voilà donc à lire ce court essai sur mon animal totem.
Cet essai a deux parties. Dans la première Stéphan Carbonnaux revient sur l’histoire des ours, sur les mythes et légendes, sur la perception qu’en ont les hommes, sur la cohabitation entre les deux espèces, sur ce que l’ours a apporté à l’homme et malheureusement sur la destruction par ce dernier de tellement d’espèces d’ours ainsi que la réduction de la population. J’ai trouvé cette partie hyper intéressante, l’auteur s’appuie et cite de nombreux textes et références. On prend conscience effectivement de notre proximité avec cet animal extraordinaire. Tout comme l’auteur je suis fasciné par les ours et lire un tel plaidoyer m’a beaucoup touché.
La seconde partie est consacrée aux rencontres de Stéphan Carbonnaux avec l’ours, avec le medved (ours en slovène). Bon j’avoue, pour le coup je suis vraiment jaloux de ce qu’a pu vivre l’auteur. Il nous raconte sa première fois, tout en délicatesse et avec beaucoup d’émotion et de tendresse envers cet animal si majestueux. Il nous raconte ses voyages en Slovénie, en Roumanie, en France sur les traces des ours. Il intègre dans son récit comment l’ours est perçu par les hommes avec qui il cohabite, il nous offre quelques petites anecdotes entendues lors de ses pérégrinations. C’est sensible et on sent que cela a été vécu avec beaucoup de respect.
Voilà donc une courte lecture qui m’aura touché en plein cœur, qui me donne moi aussi envie de partir à la rencontre de mon animal totem, mais avec le même respect que l’auteur. C’est un texte qui me donne envie de m’investir dans la préservation des ours, je vais donc me renseigner sur la fondation créée par Stéphan Carbonnaux, Artzamendi.
Finalement, chercher à vaincre ses peurs, pister l’ours sur son terrain – cela se prépare longuement – vous guérit à tout jamais de la vanité de se considérer comme le seul mammifère supérieur. N’est-ce pas une humble et magnifique manière d’être au monde !
Ma note : 10 / 10
Lecture terminée le 15 janvier 2024