Éteindre la lune

Titre : Éteindre la lune

Auteur : William Boyle

Édition : Gallmeister

Titre original : Shoot The Moonlight Out

Traducteur : Simon Baril

Parution : Le 5 janvier 2023

Nombre de pages : 416

Bobby, 14 ans, s’amuse à lancer des cailloux sur des voitures. L’un d’eux touche une conductrice qui perd le contrôle de son véhicule et meurt dans l’accident. Elle avait 18 ans et était la fille de Jack, un redresseur de torts mandaté par les gens modestes de son quartier pour intimider les escrocs et autres sales types. Quelques années plus tard, Jack s’inscrit à un atelier d’écriture dans l’espoir d’exorciser sa douleur et noue avec la jeune femme qui l’anime, Lily, une relation quasi filiale. Mais il se trouve que le hasard des familles recomposées fait d’elle l’ex-belle-soeur d’un Bobby qui n’a rien perdu de sa capacité à s’attirer des ennuis.
Les personnages de Boyle, tous liés entre eux par un destin aveugle, dessinent à la manière d’un Balzac américain le portrait de Brooklyn.

Voilà un roman qui me faisait de l’oeil mais que sans la venue prochaine de William Boyle pour Quai du Polar, je n’aurais peut-être pas lu tout de suite. Je suis bien content du coup, car il m’a énormément plu.

William Boyle situe une fois de plus son roman à Brooklyn son quartier. On perçoit dans chacune des pages de son livre son besoin profond de décrire et de montrer aux lecteurs sont attachement à ce quartier de New-York. Dans ce Brooklyn des années 2000, on y trouve une population qui a l’air enchaînée et qui n’a pas les moyens de quitter cet endroit. Une des forces pour moi de ce roman c’est justement le portrait que fait William Boyle de Brooklyn.

Dans Éteindre la lune, William Boyle va faire se croiser plusieurs personnages et au fur et à mesure, de manière vraiment majestueuse, nous nous rendons compte qu’ils sont tous liés les uns aux autres. Au départ, c’est assez subtil, des petits indices glissés par-ci par-là mais si nous sommes attentifs on comprend où souhaite nous emmener William Boyle. J’ai aimé justement ce petit jeu de piste pour découvrir ce qui lie les personnages entre eux. La dernière partie, dans laquelle forcément tout s’accélère est pour moi magistrale. Ils sont tous unis par un même destin.

Il y a une chose que j’apprécie tout particulièrement dans les romans, c’est quand ceux-ci parlent d’écrivains, et dans Éteindre la lune, j’ai été gâté car deux jeunes femmes rêvent de ce métier. L’une d’entre elles crée même un atelier d’écriture. William Boyle montre dans son roman que l’écriture est un moyen de faire sortir de soi nos émotions et un moyen de laisser partir les êtres aimés.

Le gros sujet de ce roman, c’est le deuil, tous ont perdu un être aimé, même plusieurs pour certains. C’est ce qui les rassemblent, tous unis par les pertes et par le souvenir. J’ai trouvé que William Boyle traite admirablement le sujet, pas de larmoiement, c’est juste et même beau. Ils essayent tous d’exorciser la douleur de la perte à leur manière, chacun dans leur coin. Mais c’est une fois rassemblés que pour moi ils y parviennent. J’ai énormément aimé les chapitres dans la maison de Jack où celui-ci reçoit les trois jeunes femmes.

Jack, justement, est le personnage que j’ai préféré. Il y a beaucoup de dualité en lui. Le pardon se frotte à la vengeance en permanence. C’est vraiment un personnage qui va me rester longtemps en tête.

Vous l’aurez compris, j’ai énormément aimé ce roman, je n’ai rien à lui reprocher. J’ai avalé les pages les unes après les autres. Je suis vraiment ravi de l’avoir lu et j’ai hâte d’échanger avec William Boyle lors de sa venue prochaine.

Ma note : 10 / 10

Lecture terminée le 14 février 2023


Laisser un commentaire