
Titre : L’Arbre-Monde
Auteur : Richard Powers
Édition : Le Cherche Midi
Titre original : The Overstory
Traducteur : Serge Chauvin
Parution : Le 6 septembre 2018
Nombre de pages : 550
Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s’entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.
Au fil d’un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. Son écriture généreuse nous rappelle que, hors la nature, notre culture n’est que « ruine de l’âme ».
Vous et l’arbre de votre jardin êtes issus d’un ancêtre commun. Il y a un milliard et demi d’années, vos chemins ont divergé. Mais aujourd’hui encore, après un immense voyage dans des directions séparées, vous partagez avec cet arbre le quart de vos gènes…
Que j’ai mis du temps à le lire ce roman. Et pourtant, je l’ai vraiment beaucoup aimé. Je vais essayé de vous expliquer tout ce que j’ai ressenti avec ma lecture.
Tout d’abord, le roman se découpe en plusieurs parties. La première, nous présente un personnage après l’autre. Aucun point commun entre eux hormis les arbres. Dans chaque présentations, on nous parle d’arbres. J’ai trouvé cette partie assez laborieuse, avec cette impression d’effleurer la vie de ces personnages en les quittant à la fin de chaque chapitre. Un peu de frustration du coup, je m’attache à eux et d’un coup je les abandonne. Et j’ai eu la sensation de ne pas comprendre où voulait m’emmener l’auteur. La fin de cette partie m’a surpris et est venue du coup attiser ma curiosité pour la suite.
Me voilà donc à commencer la seconde partie, la surprise de la fin de la précédente continue et là, je suis complètement embarqué. Je retrouve ce que j’aime dans ce genre de roman. Les connexions se font et je commence à comprendre l’auteur et le message qu’il cherche à faire passer. Ma lecture fut plus fluide avec cette envie d’enchaîner les pages. Je suis resté dans ce mood jusqu’à finir ce roman.
Alors, pourquoi ma lecture m’a pris quasiment deux mois ? Je dois avouer que c’est la première fois que je ressens cela lors d’une de mes lectures. Ce roman m’a bousculé, il a touché mon émotionnel et ma sensibilité… Oui je suis hypersensible, je sais… Le sujet, les arbres, est un sujet qui me touche profondément, je porte un énorme amour à ces géants, à ces êtres essentiels à nos vies. Le roman interroge sur notre relation au vivant, démontre que nous sommes si petits face à l’immensité de la nature. Et pourtant, l’impact des hommes est tellement important, tellement violent. C’est vraiment cela qui m’a bouleversé, plusieurs fois mes larmes ont coulées.
Voilà donc un très grand roman qui devrait selon moi être lu par le plus grand monde. C’est un roman qui m’a profondément marqué et qui a laissé une cicatrice dans mon cœur de lecteur. C’est un roman qui bouscule et qui interroge. C’est un roman sur la vie. C’est un roman qui fait réfléchir sur notre place dans ce monde. C’est un roman que j’ai aimé énormément.
Elle raconte comment un orme a contribué à déclencher l’Indépendance américaine. Comment un énorme prosopis vieux de cinq cents ans pousse au milieu d’un des déserts les plus arides de la terre. Comment la vue d’un châtaignier à la fenêtre a redonné l’espoir à Anne Franck, dans le désespoir de sa claustration. Comment des semences sont passées par la lune avant de bourgeonner sur toute la Terre. Comment le monde est peuplé de merveilleuses créatures inconnues de tous. Comment il faudra peut-être des siècles pour réapprendre ce que jadis on savait sur les arbres.
Ma note : 10 / 10
Lecture terminée le 3 décembre 2023