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Été 1984 à Breathed, Ohio. Hanté par la lutte entre le bien et le mal, le procureur Autopsy Bliss publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, son fils Fielding découvre un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d’un vert intense planté devant le tribunal, qui se présente comme le diable en personne. Cet enfant à l’âme meurtrie, heureux d’être enfin le bienvenu quelque part, serait-il vraiment l’incarnation du mal ? Dubitatifs, les adultes le croient en fugue d’une des fermes voisines, et le shérif lance son enquête. Se produisent alors d’étranges événements qui affectent tous les habitants de Breathed, tandis qu’une vague de chaleur infernale frappe la petite ville.

Porté par une écriture incandescente, L’été où tout a fondu raconte la quête d’une innocence perdue et vient confirmer le talent exceptionnel d’une romancière à l’imaginaire flamboyant.

Voici une nouvelle chronique d’un roman lu l’été dernier. À ce moment là, j’étais super enthousiasmé de lire un nouveau roman de Tiffany McDaniel après la claque qu’a été pour moi Betty. Alors est-ce que la magie a de nouveau fait des étincelles dans mon cœur de lecteur ? Vous allez le découvrir tout de suite.

Est-ce vraiment le diable sous les traits de ce garçon noir qui vient de débraquer à Breathed ?

Cette question, je me la suis posé tout le long de ma lecture et c’est là le tour de force de Tiffany McDaniel. Porté par sa merveilleuse plume et un style que l’on reconnait quand on a lu Betty, elle nous amène à nous interroger sur ce qui relève du surnaturel ou pas. Cette vague de chaleur qui frappe la ville est-elle liée à l’arrivée de ce garçon ? Qui est-il réellement ? Le diable peut-il se cacher dans un petit garçon touchant qui a l’air de ne vouloir qu’une famille ?

L’histoire nous est contée par Fielding une soixante d’années après ce caniculaire été. Nous sommes conscient dès le départ que ces quelques semaines que va nous raconter cet homme ont eu un impact fort pour le reste de sa vie. Ce qui se comprend au fil de notre lecture, j’ai eu l’impression que tous les maux de cette Amérique conservatrice se retrouvent dans cette petite ville de l’Ohio. Le racisme, l’obscurantisme, le fanatisme religieux, l’homophobie avec en plus l’apparition du Sida. Tous ces thèmes ont fait que pour moi cette lecture ne fut pas simple à digérer. Cela fait beaucoup pour un seul roman.

Mais ce roman, est marqué également par de très belles relations. Tout d’abord celle de Fielding et de Sal, une réelle amitié qui m’a fait penser un peu à celle de Tom Sawyer et d’Huckleberry Finn. J’ai beaucoup aimé aussi la relation en Fielding et son grand frère. Tiffany McDaniel a créé des personnages touchants à qui on a envie de faire des câlins. Tout particulièrement Sal, ce garçon m’a énormément touché par sa sagesse, ces prises de paroles rares mais tout en paraboles et en poésies.

C’est donc un roman qui même s’il n’aura pas été un coup de cœur comme a pu l’être Betty, m’aura marqué. Il y a quelques chapitres qui sont juste remarquables et auxquels je pense encore aujourd’hui. Et j’ai aimé cette tension qui monte tout au long de la lecture pour se conclure magistralement.

Ma note : 09 / 10

Lecture terminée le 1er août 2022