Le Présage

Titre : Le Présage

Auteur : Peter Farris

Édition : Gallmeister

Titre original : The Bone Omen

Traducteur : Anatole Pons-Reumaux

Parution : Le 2 mars 2023

Nombre de pages : 496

Cynthia Bivins rend souvent visite à son père, Toxey, dans une maison de retraite de Géorgie. Un jour, alors que l’Amérique est tombée sous la coupe d’un homme politique violent et sans scrupules, le vieil homme décide qu’il est temps de partager son secret.
L’histoire commence des décennies plus tôt. Tout juste sorti de l’adolescence, Toxey se rêve photographe ; d’ailleurs, ses clichés se vendent déjà à l’épicerie locale. Un jour, une jeune femme est retrouvée morte dans la réserve naturelle voisine, la Lokutta. Elle était enceinte, mais il n’y a aucune trace de l’enfant. L’affaire ne plaît pas du tout à l’héritier de la riche famille Reese, qui possède tous les bois jusqu’à la Lokutta. Elder Reese, qui a bien des choses à cacher, joue gros, car il s’est lancé en politique et se voit déjà sénateur. Quand Toxey s’aventure dans la réserve pour y prendre des photos, il s’expose à la colère du clan.
Implacable, le nouveau roman de Peter Farris éclaire les multiples visages de la corruption qui ronge les États-Unis. 

Je me suis dépêché de lire ce roman car je rencontre Peter Farris ce mercredi soir. Mais alors vraiment, je n’ai pas eu besoin de me forcer, j’ai dévoré ce livre, j’ai adoré.

Peter Farris nous offre avec Le présage, un roman plein de tension dans lequel il dénonce les pires aspects des États-Unis. Le racisme, le port des armes, l’autocratie, la politique mensongère, la violence à outrance, le non respect pour la nature… Alors oui, dit comme ça, on pourrait s’attendre à un roman lourd, une lecture poussive ou autre, mais ce n’est absolument pas le cas. Car Peter Farris, en plus de la dynamique apportée par des chapitres courts vient je trouve contrebalancer ces aspects négatifs par une sorte de luminosité que j’ai ressenti grâce au personnage de Toxey – que je trouve admirable – et à sa famille – la relation qu’il a avec ses sœurs est trop belle. De plus, il apporte de la légèreté grâce à l’art sous différentes formes, la photo, la musique et le dessin.

Tout commence avec Toxey qui en maison de retraite, décide de révéler à sa fille un lourd secret de famille. À partir de là, nous naviguons entre un passé qui se veut dur pour le jeune homme, noir, pauvre, chétif, photographe amateur, vivant en Géorgie un état très conservateur dans une ville qui voit naître un politicien véreux et corrupteur et un présent dans lequel ce même politicien est devenu président, en pleine période d’élection dans un climat de violence absolue. Nous allons donc suivre sur quelques jours dans le passé, des évènements qui vont avoir un impact sur ce qui se passe dans le présent.

Et n’oublions pas la nature, Peter Farris nous entraîne dans la réserve naturelle Lokutta, avec son lot de légendes amérindiennes. Il y a Frida, la vétérinaire qui vient bousculer un peu Toxey et essayer de comprendre ce qui arrive aux cervidés qui sont malades et meurent étrangement. J’ai aimé le parallèle que nous offre Peter Farris, les cerfs qui pourrissent de l’intérieur et pour la plupart meurent, avec l’humanité qui également est corrompue, apeurée et servile arrive au bord de la rupture. Mais tout comme les cerfs qui vont finir par se sortir de la maladie, ce n’est qu’une étape vers du mieux. Il y a toujours de l’espoir.

Après le beau temps vient la pluie, après la pluie vient le beau temps !

J’ai vraiment adoré cette lecture, c’est un très très grand roman que nous offre Peter Farris. J’ai hâte de l’entendre nous en parler demain soir.

Ma note : 10 / 10

Lecture terminée le 26 mars 2023


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