Deacon King Kong

Titre : Deacon King Kong

Auteur : James McBride

Édition : Gallmeister

Titre original : Deacon King Kong

Traducteur : François Happe

Parution : Le 6 octobre 2022

Nombre de pages : 512

Sportcoat, le vieux fou inoffensif et haut en couleurs d’une cité de Brooklyn, a pété les plombs comme ça, en plein jour et devant tout le monde. Personne ne sait pourquoi ce diacre râleur, adepte du “King Kong”, le tord-boyau local, a tenté de descendre sans sommation le dealer du quartier. Il faut dire que la fin des années 1960 est une époque d’effervescence à New York, et que le développement du trafic de stupéfiants n’est pas la moindre des causes d’agitation. Afro-américains, Latinos, paroissiens, flics et mafieux locaux : tout le quartier est affecté par ce nouveau fléau. Mais devant l’adversité, ses habitants savent se serrer les coudes non sans humour et un certain fatalisme.

J’ai lu ce roman de James McBride pour le thème du mois de janvier du Challenge Gallmeister, « Lire une sortie 2022 ». Je n’avais lu jusqu’à présent de cet auteur seulement son recueil de nouvelles, Le vent et le lion que j’avais trouvé très bon. Voyons donc voir ce que j’ai pensé de ce roman.

Alors, j’avoue pour commencer, que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette histoire. La faute aux personnages, très nombreux dès le départ, ce qui m’a un peu perturbé. Surtout que malgré tout j’avais bien compris que Sportcoat le diacre était important mais je n’arrivais pas à me le rendre sympathique. D’ailleurs, lui et son pote Hot Sausage me sortaient un peu par les yeux sur une bonne partie du roman. En fait c’est leur côté hyper accro à la bouteille qui m’a dérangé.

Ensuite, petit à petit, d’autres personnages sont sortis du lot et m’ont fait de bonnes impressions. Je vais citer, Soeur Gee, le sergent Potts, Elefante et Le Gouverneur par exemple. Il y a quelques chapitres avec des dialogues entre ceux-là qui sont pour moi mémorables. Deux particulièrement m’ont énormément plu : le premier entre Soeur Gee et Potts, un chapitre plein de non-dits amoureux, franchement celui-ci est mémorable.

Ce qui m’a également perturbé, c’est l’intrigue, j’ai eu l’impression que cela partait un peu dans tous les sens. Le pétage de plombs de Sportcoat, les trafics de drogues, la mort d’Hettie, le trésor caché d’Elefante… Bref, beaucoup de choses qui m’ont fait me demander où cela pouvait m’emmener. Mais, et c’est là toute la force d’un bon roman et d’un bon auteur, à la fin, tout s’éclaire, tout se rejoint et ce fut une bonne surprise. Le seul petit bémol est que j’aurais aimé avoir un dénouement un peu plus précis sur le devenir du trafic de drogues.

J’ai retrouvé dans ce roman tout l’amour et toute la connaissance qu’a James McBride pour Brooklyn et pour son quartier de Red Hook. C’est vraiment le gros point fort de son roman, ce quartier, Les Causes Houses et son église des Fives Ends sont tellement bien décrits, je m’y suis cru, j’ai ressenti l’amour de James McBride pour ce lieu, mais également l’envie de partager l’histoire de ce quartier, l’envie de crier au monde que le destin d’un endroit n’est pas lié qu’à une seule population. Brooklyn est ce qu’il est aujourd’hui de part les blancs, les noirs, les latinos… Le melting pot culturel que l’on retrouve dans Deacon King Kong est une vrai force, il apporte de la fraicheur, de la joie et pas mal d’humour. Il y a une interview par François Busnel de James McBride réalisée l’année dernière à New-York super intéressante, n’hésitez pas à aller la regarder ici.

Alors, même si mon début de lecture a été un peu poussive, je me suis retrouvé à ne plus pouvoir lâcher mon livre. J’ai pris beaucoup de plaisir avec ce roman. La fin est magistrale et apporte une note d’espoir. Même Sportcoat m’est devenu sympathique sur les derniers chapitres. Je suis bien content d’avoir sorti ce roman de ma PAL et je compte bien lire d’autres romans de James McBride cette année.

Ma note : 08 / 10

Lecture terminée le 25 janvier 2023


Une réflexion sur “Deacon King Kong

Laisser un commentaire