Sortis des bois

Titre : Sortis des bois

Auteur : Chris Offutt

Édition : Gallmeister

Titre original : Out of the Woods

Traducteur : Anatole Pons-Reumaux

Parution : Le 3 juin 2021

Nombre de pages : 144

— C’est où, chez vous ?
— Kentucky.
— Quelle partie ?
— Celle que les gens quittent.
Le déracinement, la route, l’errance, comme une part de l’identité de l’Amérique profonde. Huit histoires de petites gens du Sud qui survivent de leur mieux, entre jobs précaires et bouteille, violence quotidienne et solitude, espoir et résignation. Le portrait saisissant d’un univers dont la rudesse exprime une sensibilité à fleur de peau, par l’auteur du magnifique Nuits Appalaches.

Enfin, je découvre Chris Offutt, cet auteur américain dont j’entend tant parler. C’est donc à travers ce recueil de huit nouvelles sortis au mois de juin que j’ai fait connaissance avec sa plume. Je remercie d’ailleurs Gallmeister pour cet envoi.

Alors, j’aime bien de temps en temps lire des nouvelles, je trouve que c’est un exercice qui permet de découvrir le talents des auteurs(rices) qui s’y adonnent. En effet, réussir à faire passer des émotions, à faire voyager et à raconter une histoire en quelques pages ne doit pas être exercice aisé. En tout cas, avec Sortis des bois, Chris Offutt réussi à merveille à cocher tous les points.

De ce que j’ai pu en lire, Chris Offutt écrit et raconte le Kentucky et c’est bien le cas dans ces nouvelles. Il nous parle également de ses habitants, qui pour une raison ou une autre sont partis et revenus ou tout simplement partis pour de bon. En fait, il nous parle du déracinement, des liens qui peuvent nous unir à la terre de notre naissance. Dans notre culture européenne, ce n’est pas quelque chose de marquée, mais aux États-Unis – surtout dans les états centraux, dans l’Amérique profonde – c’est une notion très forte. Les racines et l’attachement à la terre. C’est ce qui transpire des huit nouvelles de ce recueil. Cela, mais également le fait que une fois que vous êtes partis, vous devenez presque un intrus quand vous revenez sur les terres qui pourtant vous on vu naître. C’est magnifiquement bien écrit par Chris Offutt.

Après, on va aussi y retrouver tout ce que j’aime dans cette littérature, des âmes blessées, en perdition, qui cherchent un sens à leurs existences. C’est de la littérature noire, avec son lot de violence, d’alcool et bien entendu d’armes. Chris Offutt, raconte l’Amérique des laissés pour compte, l’Amérique des terriens, des hommes des champs, des bois et des plaines.

Chose intéressante à souligner selon moi, et ce n’est pas forcément le cas dans tous les recueils de nouvelles que j’ai eu l’occasion de lire, il n’y a pas de textes qui va prendre l’ascendant sur un autre, ou inversement. Ils sont tous égaux de mon point de vue. Il n’y en a aucun que je n’ai pas aimé.

Me voilà donc ultra satisfait de cette lecture rapide. J’ai maintenant très envie de lire les romans de Chris Offutt, à commencer certainement par Nuits Appalaches.

Ma note : 10 / 10

Chronique initialement parue le 14 juillet 2021


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