Sugar Run

Titre : Sugar Run

Autrice : Mesha Maren

Édition : Gallmeister

Titre original : Sugar Run

Traductrice : Juliane Nivelt

Parution : Le 3 janvier 2020

Nombre de pages : 384

À trente-cinq ans, Jodi McCarty a passé la moitié de sa vie en prison. Condamnée à perpétuité, elle vient d’obtenir sa liberté conditionnelle. Elle part retrouver sa famille dans les collines pourpres des Appalaches, où un bout de terrain l’attend. Elle espère enfin construire sa vie. Mais avant de se tourner vers l’avenir, Jodi doit faire un détour par le passé et tenir une promesse. En route vers le Sud, elle fait la rencontre de Miranda, une jeune mère désemparée qui fuit son mari. Mues par un coup de foudre électrique, les deux femmes décident de prendre ensemble un nouveau départ. Mais Jodi ne tarde pas à se heurter à un monde dans lequel les gens refusent d’oublier ou de changer.

Encore une fois je tiens à remercier les éditions Gallmeister pour l’envoi de ce nouveau titre. Celui-ci sort en librairie le 03 janvier 2020.

Cela fait plusieurs jours que j’ai terminé cette lecture, ce roman que j’ai lu presque en une journée, ce roman que je n’ai pu lâcher. Il était impossible pour moi d’écrire directement ma chronique, j’ai eu besoin de digérer, de respirer et de lire autre chose. En effet, ce roman, le premier de Mesha Maren, m’a pris à la gorge, m’a attrapé très vite et ne m’a relâché bien après l’avoir terminé. Ce livre raconte les quelques jours suivant la sortie de prison de Jodi, on alterne les chapitres entre le présent et le passé. C’est ce mélange entre ce que vit Jodi à sa sortie de prison et ce qu’il l’a conduit dix-huit ans auparavant à aller en prison qui est passionnant. L’écriture est parfaite et fluide et permet de rentrer dans la tête de cette femme qui au final, ne mérite certainement pas ce qui lui est arrivé.

Sugar Run c’est donc l’histoire de Jodi, mais c’est également l’histoire de Miranda, de Paula, de Ricky … Tous sont ensemble, mais tous sont extrêmement seul, alors au final ne serait-ce pas un roman sur la solitude ? Je pense que oui, et la plus touchante pour moi est celle de Jodi forcément, Jodi cette fille élevée par sa grand-mère dans les montagnes, cette fille dont les parents n’ont pas voulu, cette adolescente tombant amoureuse d’une femme ayant sur elle une emprise psychologique extrême, cette femme ayant passée dix-huit ans en prison, cette femme dont la première chose qu’elle décide de faire une fois libre est de sauvé un petit garçon, cette femme qui encore une fois tombe amoureuse d’une femme instable, cette soeur qui est obligé de cacher son homo-sexualité à ses frères et encore cette femme admirable qui s’est entouré de personnes ayant besoin d’elle et qui s’est comme toute sa vie durant mise de côté.

Alors oui je suis admiratif de cette héroïne pas comme les autres, homo-sexuelle, fumeuse invétérée, alcoolique et droguée à n’en plus finir, mais pendant toute ma lecture j’ai vraiment eu de la peine et de la pitié pour elle. Et avoir ces sentiments lors d’une lecture, c’est la preuve que l’on est en face d’une écriture remarquable et d’un roman somptueux. En plus, comme souvent dans les Gallmeister, les descriptions de la nature, qui ici aussi est un personnage à part entière sont splendides. Encore une fois c’est un roman qui se déroule dans l’Amérique profonde et franchement, merde quoi , tous ces auteurs qu’est-ce qu’ils sont bons à raconter leur pays, à retranscrire cette vie dure, crasseuse et infiniment terrible.

Alors voilà, on le sait tous, Gallmeister a un talent de fou pour dénicher de primo-auteurs et là, encore une fois grâce à eux nous découvrons une pépite. Est-ce un coup de coeur ? À vrai dire je n’en sais rien … Est-ce que j’ai aimé ? Oh que oui, terriblement. Je vais donc mettre un 10/10 et il est possible que je revienne d’ici quelques temps y inclure un petit logo coup de cœur …

Ma note : 10 / 10

Chronique initialement parue le 27 décembre 2019


Laisser un commentaire