Indian Creek

Titre : Indian Creek

Auteur : Pete Fromm

Édition : Gallmeister

Titre original : Indian Creek Chronicles: A Winter in the Wilderness

Traducteur : Denis Lagae-Devoldère

Parution : Le 30 avril 2010

Nombre de pages : 256

Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.

— Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m’expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t’en constituer toute une réserve avant que la neige n’immobilise ton camion.

Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :

— Heu… C’est quoi, une corde de bois ? 

Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s’apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.

Oh que ce roman m’a été chaudement recommandé sur Instagram, à base de « C’est le meilleur roman de chez Gallmeister ! » de « Quoi ? Comment ça, tu as pas encore lu Indian Creek !!! » et j’en passe. Voilà les amis, je répare cet affront à ce grand auteur qu’est Pete Fromm en ayant enfin lu son premier roman, qui raconte ses sept mois passé dans les montagnes de l’Idaho.

Bon vous devez savoir à quel point j’aime cet auteur je n’ai eu que des coups de cœur avec les trois romans que j’ai déjà lu de lui, Lucy in the skyMon désir le plus ardent et La vie en chantier. Il me tardait donc de découvrir par quoi tout avait commencé, pourtant j’appréhendais un peu. Oui, sept mois passé à surveiller des œufs de saumon pendant un hiver seul dans les montagnes, je me suis dis que cela allait peut-être être long. Et bien pas du tout au contraire, j’ai dévoré ce livre, ce fut un régal du début jusqu’à la fin. Pete Fromm a un talent fou pour décrire les émotions et les ressentis, pour faire en sorte avec quelques mots que son lecteur se retrouve plongé au milieu des montagnes. Je n’ai absolument jamais mis les pieds aux États-Unis (à mon grand désespoir) du coup encore moins dans l’Idaho, mais j’ai eu l’impression d’y être, j’ai ressenti le froid de la neige, la difficulté de marcher dans les congères, l’excitation qu’a ressenti Pete Fromm lors de ses parties de chasse et de ses longues marches.

Je crois que ce qui m’a le plus captivé, c’est le changement qui s’est opéré insidieusement dans Pete Fromm, il est certainement le mieux placé pour le dire, mais je pense que c’est à ce moment là, grâce à cette expérience qu’il est devenu un homme. Je ne peux que le remercier pour avoir partager ses angoisses, ses doutes et surtout ses émerveillements et d’aussi bien les écrire. Il y a beaucoup de passages vraiment marquants, mais quelques uns sont pour moi exceptionnels, celui avec le puma par exemple est juste inoubliable. Comme toujours, j’ai ri et j’ai pleuré, il n’y a pas beaucoup d’auteur capable de me faire ressentir autant d’émotions lors de mes lectures, Pete Fromm en fait partie.

Il y a également la postface qui est pour moi essentielle pour comprendre l’homme et l’écrivain que Pete Fromm est aujourd’hui. Dans celle-ci, il se livre sans retenue, il nous explique ce que cette expérience à Indian Creek a eu sur lui. Il nous raconte comment il est devenu l’écrivain que l’on connait.

Alors, si comme moi vous aimé Pete Fromm mais que vous n’avez jamais lu Indian Creek, jetez-vous dessus sans plus attendre. C’est une lecture qui vous marquera pour longtemps.

Ma note : 10 / 10

Chronique initialement parue le 12 août 2021


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