Mon père, ce tueur

Titre : Mon père, ce tueur

Auteur : Thierry Crouzet

Édition : La Manufacture de Livres

Parution : Le 22 août 2019

Nombre de pages : 224

«J’ai toujours eu peur de mon père. Je savais qu’il avait déjà tué au cours de la guerre d’Algérie. J’étais persuadé qu’il pouvait recommencer.»
Thierry grandit dans l’ombre glaçante de Jim, élaborant des scénarios de fuite et se barricadant toutes les nuits dans sa chambre. Quelques années après la mort de ce père menaçant, le fils se plonge dans les photographies et les carnets où Jim ne parle que de la guerre. Il décide de partir à la recherche du fantôme, de retrouver par les mots celui qui avait été un jeune garçon à qui l’on avait appris à être un tueur. Car pour se garder de transmettre l’héritage de la violence, il faut en connaître la source.

« Mon père, ce tueur » est le second roman que j’ai eu la chance de lire grâce à mon partenariat avec la maison d’éditions La Manufacture de Livre, je les en remercie encore beaucoup. De plus, j’ai eu la chance de rencontrer Thierry Crouzet ainsi que Pierre Fourniaud le créateur de cette maison d’éditions.

« Mon père, ce tueur » est un roman qui est une histoire vraie comme le dit si bien Pierre Fourniaud, c’est l’histoire du père de Thierry Crouzet. C’est un roman qui permet à un fils de comprendre son père, une figure paternelle tellement violente, un homme ayant vécu la guerre d’Algérie.

Tout commence par une lettre laissée par un père à son fils, une lettre que Thierry Crouzet ne souhaite pas ouvrir tant qu’il n’a pas compris cet homme qu’il ne connait pas vraiment, cet homme qui lui a fait tellement peur lorsqu’il était enfant, cet homme qui ne le comprenait pas. C’est une histoire que j’ai trouvé dure à lire de par la violence qui se dégage de cet homme et de part le fait que la guerre d’Algérie nous est racontée avec les yeux et les mots d’un soldat. En effet, Jim, le père de Thierry, a écrit plusieurs notes sur cette guerre qui l’a marquée à vie. Cette guerre que tout le monde a envie d’oublier, cette guerre incompréhensible, cette guerre fraternelle mais tellement atroce.

Suite à la rencontre avec l’auteur et aux échanges qui ont eu lieu, je peux désormais affirmer que la guerre d’Algérie qui est bien évidemment omniprésente dans ce roman a marquée beaucoup de lecteurs, mais pour moi c’est presque passé au second plan. Ce qui m’a marqué dans ce roman, c’est vraiment la recherche du père, mais également le fait de vouloir comprendre à travers ce père, la violence qui fait partie du fils. C’est quelque chose qui m’a touchée et qui m’a profondément parlée, en effet, j’ai perdu mon père il y a plusieurs années, mon père était lui aussi violent même si ce n’est pas du tout comparable, et parfois il y a en moi cette violence qui le caractérisait, je me suis longtemps haï je pense à tort.

C’est un roman qui m’a profondément marqué, un roman qui malgré la noirceur dont il est emprunt est une magnifique histoire d’amour entre un fils et son père. C’est vraiment un roman à lire.

Ma note : 10 / 10

Chronique initialement parue le 18 novembre 2019


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