La danse de l’ours

Titre : La danse de l’ours

Auteur : James Crumley

Édition : Gallmeister

Titre original : Dancing Bear

Traducteur : Jacques Mailhos

Parution : Le 1er novembre 2018

Nombre de pages : 320

L’ancien détective privé Milo Milodragovitch s’est assagi : délaissant les drogues, il limite désormais ses vices à l’alcool et s’est trouvé un job paisible d’agent de sécurité à Meriwether, Montana, en attendant de pouvoir toucher l’héritage parental le jour de ses cinquante-deux ans. Quand une riche vieille dame, ancienne maîtresse de son père, vient remuer de vieux souvenirs et lui confier une enquête si facile qu’elle ne semble pas justifier ses généreux émoluments, l’aubaine est trop alléchante pour pouvoir résister. Mais ce qui devait n’être qu’une mission de routine ne tarde pas à exploser en tous sens et se transforme en une course frénétique entre voitures en feu, lancers de grenades, tirs de mitrailleuses et rails de cocaïne.

Encore une fois merci aux éditions Gallmeister pour l’envoi de ce roman de James Crumley paru le 1 novembre dans la collection America. La danse de l’ours est la deuxième aventure de Milo Milodragovitch après Fausse piste dont vous pouvez retrouver ma chronique ici.

Après avoir beaucoup aimé Fausse piste quel ne fut pas mon plaisir de retrouver ce cher Milo dans cette nouvelle aventure qui on peu se le dire lui est tombé dessus comme un cheveu sur la soupe et je pense qu’il s’en serait bien passé. Cette enquête pleine de rebondissements se déroule sept ans après Fausse piste et on découvre un Milo encore plus désabusé que lorsque l’on l’avait quitté. Déjà, il n’est plus ce pseudo détective qu’il essayait de rester, fini le bureau en centre-ville ainsi que son deuxième bureau au fond d’un bar, fini les amis alcooliques, maintenant il travail comme agent de sécurité ne boit plus que du schnaps et est devenu accro à la cocaïne.

Ce que j’aime avec ce héros qui fait tout pour ne pas en être un, c’est le fait que ça lui tombe dessus, qu’il essaie de ne pas se faire avoir mais qu’il n’est pas très doué pour cela. On peut dire qu’il exècre la violence mais celle-ci fait partie de son quotidien et le rattrape à tous les coups. Il est juste génial dans l’antipathie qu’il essaie de dégager, dans ses réflexions et dans sa manière de voir, sa ville, les gens et le monde.

Comme dans Fausse piste c’est lui le narrateur et encore une fois cela donne une profondeur de fou à ce roman avec une sorte de torture psychologique auto-affligée. C’est noir, très noir, j’ai découvert James Crumley et je peux dire que pour moi c’est le maître du polar noir, c’est addictif, j’adore. Il y a beaucoup de désespoir, beaucoup d’humour, et beaucoup de grivoiserie car pour le coup c’est encore une fois l’apologie du whiskey, de la bière et du schnaps avec cette fois en plus beaucoup, mais beaucoup de cocaïne, ce qui vous l’imaginez rend l’histoire par moment complètement déjanté comme lors de mon passage préféré lorsque Milo conduit à tout allure avec une grenade dégoupillée entre les cuisses, c’est juste énormissime.

Franchement, je ne peux que vous conseiller de lire du James Crumley, c’est bluffant et tellement bien, quant à moi, je vais croiser les doigts que Gallmeister édite les prochaines aventure de notre bon vieux Milo Milodragovitch qui attend désespérément ses 52 ans pour toucher son héritage et enfin partir au soleil en quittant la grisaille de Meriwether.

Ma note : 09 / 10

Chronique initialement parue le 2 décembre 2018


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