La porte de la salle de bain

Titre : La porte de la salle de bain

Autrice : Sandrine Beau

Édition : Talents Hauts

Parution : Le 1er octobre 2015

Nombre de pages : 96

J’attendais mes seins avec impatience. C’est à partir des petits œufs au plat que tout s’est déglingué. Comme s’ils s’étaient passé le mot pour gâcher ma joie toute nouvelle. Ça a commencé dans le bus. C’est là que j’ai vu le regard des hommes changer. Enfin de certains hommes … Ceux-là, ils ne se gênaient pas pour me regarder. Ou plutôt pour me regarder directement dans les seins. Pas gênés ! Tranquilles. Je détestais ça.

Bouleversant !!! C’est le premier mot qu’il m’est venu à l’esprit quand j’ai fermé ce livre. Je l’ai lu très rapidement, en à peine une heure ce matin. C’est un tout petit livre, un peu moins de cent pages. Mais par contre, il est prenant, touchant, énervant …

C’est l’histoire de Mia, jeune demoiselle de douze ans, elle est impatiente de voir ses seins poussés et scrute tous les jours dans le miroir, la moindre évolution de sa petite poitrine. La narration ce fait à la première personne ce qui nous immerge vraiment dans la tête et les pensées de Mia. Nous sommes heureux avec elle, mais aussi en colère ou nous avons peur, c’est véritablement très bien écrit. La plume de l’auteure est soignée et juste.

Une fois sa poitrine apparue, le beau-père de Mia change complètement d’attitude envers elle et trouve toutes excuses pour rentrer dans la salle de bain pendant la douche de la jeune fille. C’est à partir de ce moment là que le roman devient poignant. Nous sommes plongés avec Mia dans sa terreur et ses angoisses. Elle à peur de rentré chez elle et de prendre sa douche. Elle a peur de raconter à sa mère ou à quelqu’un d’autre ce qui lui arrive car elle a peur de ne pas être crue ou que les gens se moque d’elle. Elle vit très mal tout ceci, elle ne dort plus, n’arrive plus à se concentrer à l’école, bref, elle est en vrai souffrance morale.

C’est un sujet sensible, difficile, certainement tabou, mais moi il m’a touché, à une échelle  vraiment moindre, mais le fait de ne pas pouvoir parler de problèmes à sa famille ou à ses amis est quelque chose de vraiment dur à supporter, du coup l’on garde tous en nous et cela nous bouffe la vie.

Heureusement, Mia, à droit à une jolie fin, elle a de la chance, mais cela ne nous empêche pas de réfléchir à ce qui arrive à toutes les jeunes filles qui elles n’ont pas eu la même chance.

J’ai un vrai coup de cœur pour ce roman, il m’a marqué et fait réfléchir. C’est un très beau livre, une histoire dure mais tellement bien écrit.

Ma note : 10 / 10

Chronique initialement parue le 19 juin 2016


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