Le passage

Titre : Le passage

Auteur : Elliot Ackerman

Édition : Gallmeister

Titre original : Dark at the crossing

Traducteur : Janique Jouins-de Laurens

Parution : Le 1er octobre 2020

Nombre de pages : 320

Ancien interprète pour l’armée américaine en Irak, Haris Abadi a pu émigrer avec sa sœur aux États-Unis. Incapable d’y trouver sa place, il décide de se rendre en Syrie pour combattre le régime de Bachar-al-Assad aux côtés des insurgés. Mais son passeur le dépouille de son argent et de son passeport américain ; en un instant, Haris perd ainsi son statut d’Occidental protégé. Bloqué en Turquie, il erre près de la frontière où il rencontre Amir et son épouse Daphne, deux Syriens réfugiés dont la guerre a détruit la vie. Haris trouve auprès d’eux un abri et un nouveau point d’attache. Mais Haris ne se ment-il pas à lui-même ? Est-il un soldat en quête d’une cause, ou un déraciné à la recherche de son identité ?

Le passage d’Elliot Ackerman où comment Gallmeister me fait sortir de ma zone de confort… Voilà encore un exemple de ce que j’aime avec cette maison d’éditions, ils n’hésitent pas à se renouveler et à nous surprendre.

Dans ce livre, nous suivons Haris un américain d’origine irakienne. Il était interprète dans l’armée pendant la guerre en Irak. Il se retrouve en Turquie où il souhaite passer la frontière pour rejoindre l’Armée Libre et se battre à leurs côtés contre le régime Syrien et les troupes de Bachar-Al-Assad. Ce roman se concentre vraiment sur le passage de la frontière et non sur les combats, ce qui est pour moi déjà un super avantage étant mal à l’aise avec tout ce qui touche à la guerre.

Elliot Ackerman est un ancien des forces spéciales, il sait de quoi il parle et a été au Moyen-Orient. Cela se sent dans son roman, j’ai vraiment eu l’impression d’être en immersion et j’ai appris pas mal de choses sur ce conflit qui me paraissait plutôt obscur. De plus, Ackerman a une écriture douce et sensible ce qui vient contrebalancer la violence du sujet.

Haris est un peu perdu, il est à la recherche d’une cause à défendre. Le rêve américain pour lui est plutôt une déception. La guerre en Irak s’est finie de manière tragique pour un des seuls amis qu’il a eu. Le voilà donc à la frontière syrienne et même là cela ne se passe pas comme il l’avait prévu, ses illusions s’envolent rapidement. Il en arrive même à douter de lui et de la raison qui le pousse à aller se battre. Jusqu’à une rencontre et une nouvelle cause.

J’ai vraiment bien aimé ce roman, l’empathie que fait preuve Elliot Ackerman envers toutes ces personnes abimées par ce conflit. La guerre, la religion, l’argent, Daesh, la corruption … Autant de thèmes abordés avec intelligence, c’est une critique honnête de cette guerre et du système. Voilà donc un roman que j’ai été content de découvrir.

Ma note : 08/10

Chronique initialement parue le 11 novembre 2020


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