
Titre : Les égarés
Autrice : Ayana Mathis
Édition : Gallmeister
Titre original : The Unsettled
Traducteur : François Happe
Parution : Le 22 août 2024
Nombre de pages : 528
Dans les années 1980, Ava, Afro-Américaine d’une quarantaine d’années, débarque à Philadelphie. Chassée par son mari, elle s’installe avec Toussaint, son fils de dix ans, dans un centre d’hébergement. L’endroit est sordide. Et elle est déterminée à tout faire pour s’en échapper. Ava rêve d’émancipation. Mais la vie n’offre que peu de choix aux gens comme elle. Originaire d’un petit village de l’Alabama, elle a rompu tout contact avec sa mère et ne peut plus compter sur personne. Lorsque le père du garçon réapparaît dans sa vie, elle retombe immédiatement sous l’emprise de cet homme charismatique, autoritaire et engagé. Dans le même temps, un puissant atavisme pousse Toussaint vers ce Sud lointain, qu’il ne connait pas. Vers le village de Bonaparte, freetown afro-américaine, où plongent ses racines et où vit encore Dutchess, sa mythique grand-mère.
Sans complaisance aucune, Les Égarés dresse le portrait poignant d’une mère prête à tout pour protéger son enfant de la froideur du monde, quitte à se brûler les ailes.
Camille,
Merci pour ta lettre, elle m’a fait frissonner et remonter les émotions ressenties lors de notre lecture. Mon petit cœur sensible s’est embrasé avec le nouveau roman de Ayana Mathis. Un enfant, une maman, une grand-mère, une famille… Cette histoire est sombre, puissante et somptueuse.
Tout comme toi, Dutchess et surtout Ava m’ont fait penser à Hattie. Qu’est-ce qu’elle est douée Ayana pour décrire ce lien sacré entre une maman et ses enfants. En tant qu’homme, c’est un lien que je ne pourrais expérimenter, mais je le retrouve entre ton fils et toi. Cela ne m’étonne donc pas que cette autrice te parle autant, vous vous comprenez en tant que maman et en tant que femme. Dans ce roman, les mères protègent, aiment et transmettent.
Tu le sais, je t’en avais parlé, par moment, j’ai été déconcerté par Ava, par sa manière d’appréhender les épreuves qui se dressent les unes après les autres sur son chemin. Au final, je crois que c’est une des raisons qui ont permis que pour moi ce roman soit une grande lecture. Être une maman forte oui, c’est incontestable, cela n’empêche en aucune manière d’avoir des doutes, des peurs et de vouloir par moment se laisser porter.
Évidemment que je me souviens de tes questions à Ayana lors de la rencontre. Tu le sais, j’ai adoré ce moment, j’ai adoré la passion qui vous habite toutes les deux. Forcément, le lien à la terre vous a rassemblé. On sent que pour Ayana mettre les mains dans la terre est important et même si malheureusement pour elle, elle n’a pas ce lieu refuge, elle nous transmet son amour pour la nature grâce à ses personnages.
L’Histoire avec un grand H est omniprésente dans ce roman, cela m’a bousculé. Il y a eu et il y a toujours tellement d’injustice aux États-Unis, ça me touche profondément. Je trouve que c’est important que les autrices et les auteurs transmettent cette histoire. Il est toujours question de lutte pour défendre ses terres, son identité, ses valeurs et surtout sa liberté.
Ce roman parle donc de transmission… Qu’allons nous laisser à nos enfants, à nos fils ? C’est une réflexion intéressante. Je te répondrais de continuer à faire ce que tu sais si bien faire, transmettre ton savoir, développer leurs esprits de curiosité, répondre à toutes leurs questions avec tendresse et passion. Il y a nos valeurs aussi, notre histoire, leur montrer le bon exemple, ce qu’est le respect et l’amour par exemple. Il n’y a pas de règles, nous faisons au mieux, on les aime, c’est le plus important.
J’espère moi aussi pouvoir lire et rencontrer de nouveau Ayana Mathis. Je suis déjà très heureux d’avoir vécue cette lecture et cette rencontre en ta compagnie.
À Nous
Anthony
Ma note : 10 / 10
Lecture terminée le 6 octobre 2024