Le pays qui vient de loin

Le pays qui vient de loin

Il y a un an, presque jour pour jour, porté par se sentiment grisant d’amour que j’ai pour elle, j’ai pris la route. Après environ huit heures de trajet, j’arrive dans une petite ville, Apt, dans les Alpes de Haute Provence, charmant bourg que je traverse le coeur battant. Je continu ma route, je suis ébloui, les petites montagnes, les arbres, les rochers, les routes tortueuses et cette luminosité… Un peu plus tard, un beau village, toujours ce ciel bleu magnifique, une odeur que je ne saurais décrire, un chemin en cailloux blancs que je monte, monte… Et là, une vue magnifique, une forêt, le chant des oiseaux et des insectes, le calme… Je suis amoureux d’elle c’est certain… Je suis également sous le charme de cette magnifique région que je découvre petit à petit à ses côtés.

Le pays qui vient de loin

Mon père, il ne me reste plus que mes souvenirs… Mes premières parties de pêches dans les étangs de la forêt d’Orléans, la première fois que je suis monté sur une moto – je ne suis jamais remonté -, les vacances chez les grands-parents. Je me rappelle sous le préau, ton installation, barbecue et télévision, moi m’intéressant aux grands prix de F1 pour passer du temps avec toi. Je me rappelle ta patience légendaire en voiture. Je me rappelle quand le soir chez moi, j’entendais ta moto et que tu venais te faire payer une bière. Je me rappelle ce dernier trajet.

Le pays qui vient de loin

Mon grand-père, pépé, toi, cette force de la nature. À chaque balade en forêt, tu ramenais à bout de bras une grosse branche, un petit arbre tombé. Ton sourire, tes silences, tes yeux si expressifs… Toujours habillé avec ton bleu de travail, toi l’ancien conducteur de bus, tu ne te souvenais plus de ce que tu avais mangé quelques heures avant mais étais capable de citer les arrêts des lignes que tu empruntais chaque jour sur Paris. Et ce jour de mai, ton regard, ma main dans la tienne, ton dernier souffle.

Le pays qui vient de loin

Un fils, un père, un grand-père

Un petit-fils, un fils, un père

Le pays qui vient de loin

Un roman sur les souvenirs, sur la terre, sur le deuils, sur la famille, sur les relations père / fils.

Le pays qui vient de loin

Un roman qui m’a bousculé et touché.

L’orage s’abattit à l’improviste. Très vite il s’acharna, découpant le ciel par de brusques jets de flammes, tel un chalumeau, creusant des trous béants et soufrés à la pointe noire qui s’écartelaient, se désintégraient avec fracas, une fois expulsés de la voûte céleste.

Les étoiles descendent, dansent autour du feu qui couve, âpre rouge, brûle et roule dans vos veines. Au beau milieu des flammes se dessinent des ours placides mais agiles. Ils vont, ils viennent parmi les astres blancs de ce ciel immaculé en racontant des histoires aux poissons somnolant, accroupis dans le lit des rivières – poissons qui demain scintilleront à la place des étoiles sur les eaux claires -, poissons ou hérons, ils talonneront vos pas pendant que vous vous aventurerez de plus en plus loin en ce pays loin au soleil levant.

C’est encore une idée convenue de prétendre qu’on doit faire le deuil d’une personne aimée. Est-ce si étrange de préférer vivre avec elle par la pensée, en harmonie, prolongeant son souvenir, de continuer à l pousser dans une autre vie ?

Lecture terminée le 26 juillet 2024


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