
Titre : L’amer du thé
Auteur : Jean Darot
Édition : Parole
Parution : En juillet 2019
Nombre de pages : 176
Étonnant voyageur, que cet homme dont la vie n’est qu’un bouquet de voyages : immensité de la Chine en éruption qu’il traverse à pied, lorsqu’il est enfant ; horizon sans cesse repoussé de l’océan qui le porte jusqu’à la carapace de glace du Groenland ; et surtout, infini de la peau de cette femme le long de laquelle il grandit, femme garde du corps qui fait partie de l’héritage d’un père connu comme l’un des plus grands goûteurs de thé.
Avec sa « dame aux théiers », il se construit, traverse une vie d’amour et ose réussir à planter des arbres à thé en Provence. Son goût particulier pour l’amertume ultime du thé, goût qu’il partage avec de nombreux vieux Chinois, a donné le titre de ce livre.
L’amer du thé ou le livre que je n’aurais certainement jamais lu sans Camille. Quels plaisirs je prend à nos partages livresques. Cette fois, elle me permet de découvrir, Jean Darot, son auteur français préféré et vraiment, ce fut une très agréable découverte.
Roman initiatique, roman de voyage, roman sur le thé, roman d’amour… L’histoire contée par Jean Darot m’a entrainée de la Chine au Groenland, de la Bretagne à la Provence, dans les pas d’un petit garçon admiratif de son père, grand spécialiste du thé, qui grandit, tombe amoureux, s’émancipe, se créé ses propres expériences.
C’est un voyage et une quête qui éveille les sens, tous les sens. Une lecture qui fait fonctionner son imaginaire. Une histoire qui m’a profondément touchée. Grandir, apprendre, aimer, vivre… En tournant les pages, en découvrant la plume délicate et poétique de Jean Darot, en lisant ses mots, je me suis rendu compte que j’arrivais à la dernière page… Sensation étrange de vouloir rester, me replonger dans cette histoire, de continuer à suivre les pas de ce jeune garçon devenu homme.
Ce livre m’a beaucoup ému de part les sentiments amoureux qui y sont évoqués… Mettre des mots sur des moments vécus, sur des sensations ressenties lorsque je l’ai vu pour la première fois… Vivre cette histoire d’amour entre deux êtres intensément, les regards, le touché, les paroles, la première fois… Jean Darot raconte l’Amour de si belle manière, c’est beau et c’est tendre.
Encore merci Camille, j’ai hâte dorénavant de continuer à découvrir cet auteur !
« Il n’y a pas d’art dans le thé, répondait-il. Il y a des hommes et des feuilles. Chaque homme, influencé par sa culture et les circonstances, va faire quelque chose d’unique avec les feuilles de thé dont il dispose, à un moment donné, quelque par sur la terre. »
Dès les premières fractions de seconde de mon étreinte, j’ai eu la révélation d’un nouveau monde. C’était comme si un éclair illuminait la nuit dans laquelle je vivais et me montrait ce qui était resté invisible. Tout à la fois fugitivement et violemment, j’ai senti un ensemble mal identifié de formes tendres m’envelopper en même temps que des muscles très durs s’opposaient naturellement à mon enfouissement dans cet être que je percutais.
Pleurer, c’est une force chez un homme. C’est dominer, en évacuant le trop-plein, une émotion trop forte, qu’elle vienne de quelque chose de beau, de triste ou d’heureux.
Ma note : 10 / 10
Lecture terminée le 25 juillet 2024