neige

Écrire, c’est avancer mot à mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une oeuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du soi et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du language. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poète, c’est de rester continuellement sur le fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile, c’est de devenir funambule du verbe.

Belle, lumineuse
Mon regard se pose sur elle
Amour et paix m’envahirent

Roman poétique, roman initiatique, roman d’amour… Maxence Fermine nous emporte sur un chemin enneigé à la découverte du Haïku et à l’apprentissage de soi. Au détour d’un col tout blanc, il y a aussi l’Amour. C’est doux, c’est apaisant, c’est grâcieux.

Yuko resta toute la nuit à emplir ses yeux de cette image. Et pas une seule seconde il ne se lassa. Il était là, immobile malgré le froid à contempler ce qu’il n’avait jamais espéré rêver. Pour lui, le temps s’arrêta cette nuit-là. Qui était elle, pourquoi se trouvait elle à cet endroit ? Il ne le savait pas. Mais il savait une chose, une seule chose, triste et belle : c’est qu’il allait vieillir, bien sûr, et finir par mourir un jour, mais jamais l’amour qu’il portait à cette femme ne mourrait.

Grâce à de jolis instants emplis de sérénité et de légèreté, on découvre l’art de la poésie qui se confond avec le temps, la Nature, la vie, l’amour. Alors oui, la neige est blanche, pourtant ce roman comporte énormément de couleur et de lumière.

Neige, c’est comme la musique de nos rêves, une fois terminé, on ressent calme et quiétude. Le livre est fermé, pourtant les mots et les poèmes de Maxence fermine continuent de nous habiter et de voyager en nous. Merci Camille pour le prêt de ce livre et pour partager avec moi tes coups de cœur livresques.

– La poésie n’est pas un métier. C’est un passe-temps. Un poème, c’est une eau qui s’écoule. Comme une rivière.
Yuko plongea son regard dans l’eau silencieuse et fuyante. Puis il se tourna vers son père et lui dit :
– C’est ce que je veux faire. Je veux apprendre à regarder passer le temps.

Lecture terminée le 16 juin 2024


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