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« La cabosse, je connais. Faut rien lui laisser. Sinon, elle prend une place trop grande. Faut que ça passe. Comme si rien. Voilà tout. »

Belette, 13 piges, vit à la dévale. Avec Babine, sa bicyclette, elle fonce et fuit les baffes du père et les coups du sort. Un jour, elle se réfugie sur la Grand plage, dans un bunker abandonné pour y mettre ce qui lui reste de chaud, sa poésie bien à elle et le fantôme de son amoureux, tombé pour un baiser qui colle. Dans sa tentative folle de résistance, elle peut compter sur le Bruno, le vieux Léon et une fan de Janis Joplin. Alors, quand les larmes menacent, Belette fonce de plus belle et brave encore le malheur, avec sa joie et ses mots.

Ce petit livre m’est tombé dessus complètement par hasard. Lors de notre séjour à Marseille, nous flânions dans des librairies avec Camille et dans une, je me suis senti attiré par cette couverture sobre. Je lis la quatrième et hop je l’achète. En plus cela tombe bien, ce mois-ci je reste en France pour le Challenge de Camille et Valérie #1mois1paysenlivres.

Belette : n.f. La belette est le plus petit mammifère carnassier de la planète. Elle fréquente les habitats les plus divers. On la trouve en lisière des bois, dans les talus, les buissons, sous un tas de pierre, un trou de mur, un bunker bloc. La belette est principalement menacée par la réduction de ses habitats, les prédateurs, les parasites et l’empoisonnement. Elle possède un corps élancé qui lui permet de se glisser dans une anfractuosité, des petits mollets et un putain de pull rouge.

Imaginez, vous êtes allongé sur une plage normande, il ne fait pas très chaud, mais vous êtes là sur le sable. Le bruit des vagues, le vent soufflant près de vos oreilles, le chant des mouettes – Miss Glue peut-être parmi elles – l’eau arrive à vos chevilles. Encore quelques minutes, vous fermez les yeux, et voilà une vague vous recouvre. Un froid intense, le sel, le sable… Vous vous relevez et avec vos mains vous frottez votre corps transi de froid. La sensation pas tellement agréable des grains de sable sur votre peau que vous essayez de chasser, voilà comment j’ai vécu cette lecture.

C’est court mais puissant, j’ai eu l’impression de me prendre un orage en pleine face, l’impression de devoir urgemment enlevé tout le sable sur ma peau. Belette, elle a 13 ans, sa meilleure amie est sa bicyclette, elle subit les coups et les moqueries, elle rêve d’amour, elle invente son propre language – car oui c’est plus visuel, c’est plus beau, c’est plus riche, riz à la place de grain, mousseuse à la place de mousse – elle rêve de liberté(e), alors elle s’enfuie, se réfugie dans un bunker sur la plage.

Belette, elle sort les griffes quand on s’approche trop près d’elle, elle n’accepte pas si facilement qu’on l’aide (tiens, tiens 😉 ), pourtant, il y a le Bruno, il y a Leon, il y a Imperméable. C’est trois là, ils l’ont comprise, c’est une petite sauvageonne en colère, alors ils lui apportent une touche de lumière, une note de musique – Janis Joplin – ils sont là tout en restant à distance.

Quelle agréable découverte que ce livre. Un roman sur l’enfance, sur l’adolescence, un roman emprunt de poésie. Avec une sorte d’argot, Mye nous amène avec beaucoup de tendresse et d’empathie à suivre avec émotions cette Belette, la fille de la page, la fille et son vélo.

« Moi, Belette, je suis en orbite.
Moi, j’ai quitté la planète.
Avec mes morts.
Sur le porte-bagages.
Je pars en voyage. »

Ma note : 09 / 10

Lecture terminée le 01 juillet 2024