Les morts de Riverford

Voilà un Gallmeister qui trainait dans ma PAL depuis pas mal de temps. Au moment au mois de mai, j’ai eu besoin d’un bon polar et d’un bon Gallmeister, et là, devant ma bibliothèque je me suis dit « Oh Anthony, un Todd Robinson, ça c’est plutôt une bonne idée ! ». Et effectivement, ce fut le cas. Cet auteur, je l’ai découvert il y a quelques année avec son roman Cassandra.

Ce roman, c’est vraiment tout ce que j’aime dans ce genre. Une ville à la dérive, une ambiance bien noire, de la violence à chaque coin de rue, des flics aux abois et qui subissent ce qu’il se passe mais malgré tout une pointe de lumière portée par deux personnages qui m’ont particulièrement touché.

De lourds passés, des pertes tragiques, des secrets enfouis, des personnages bien marqués par la vie et par cette ville, ce sont tous les ingrédients qui font de ce roman un très bon polar. Il y a donc pas mal de personnages et pas mal d’histoire de vie qui se croisent et s’entrecroisent dans ce roman, j’ai trouvé cela hyper intéressant. Il y a une part de mystère et de ténèbres que Todd Robinson intentionnellement (je suppose) ne lève pas. En refermant ce livre, il ne faut pas s’attendre à avoir toutes les réponses aux questions que l’on se pose, mais est-ce important ?

Je l’ai dit, énormément de noirceur à travers ce roman, c’est d’ailleurs ce que l’on recherche dans ce genre de lecture, de la violence, du racisme, de l’alcool, de la drogue, vous ajoutez à cela de bons petits tabassages, une ou deux explosions par-ci par-là avec du sang et des morceaux humains en veux-tu en voilà, le tout saupoudré de quelques magnifiques punchlines et voilà ce que l’on obtient avec le dernier roman de Todd Robinson.

De la noirceur, oui, et pourtant… Todd Robinson grâce à deux personnages apporte de la luminosité, une éclaircie dans la vie pourrie des habitants de Riverford, de l’espoir même. Alors oui, Riverford a basculée du côté obscur depuis de nombreuses années, mais ce meurtre, le point de départ de ce roman, est peut-être bien avec Albert et Markie le début d’un changement et le passage du côté lumineux !

– c’est peut-être juste un sacré coup de karma qui s’abat en même temps sur toute une ribambelle de têtes de noeuds, dit Julius, en s’emparant des deux derniers sacs. Peut-être bien que le darwinisme rattrape tous ces abrutis en même temps.
– Je ne comprends pas, monsieur Yama
– Qu’est-ce que tu ne comprends pas, Markie ?
Yama fut étonné du calme de sa propre voix, étant donné qu’il était trop loin de Markie et du flingue pour faire quoi que ce soit si le garçon levait l’arme. La dernière chose qu’il voulait, c’était d’avoir à tirer sur le gosse.
– Pourquoi est-ce que les gens aiment faire du mal aux autres ? Pourquoi est-ce qu’ils croyaient que c’était pas grave de faire du mal à ma maman ? Pourquoi les autres enfants croient que c’est bien de me faire du mal à moi ? Pourquoi est-ce que les gens font ça ? Pourquoi est-ce que les gens ne peuvent pas être gentils ?

Lecture terminée le 12 mai 2024


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