
Titre : La Guerrière
Autrice : Helene Bukowski
Édition : Gallmeister
Titre original : Die Kriegerin
Traductrice : Elisabeth L. Guillerm
Parution : Le 1er février 2024
Nombre de pages : 304
Depuis l’enfance, Lisbeth souffre d’une sensibilité aiguë à la douleur des autres. Sa seule façon d’y faire face est de se replier sur elle-même. Après une adolescence difficile, elle s’engage dans l’armée, attirée par la discipline et l’anonymat. Elle y rencontre ‘‘la guerrière’’, elle aussi motivée par un instinct d’autodéfense hérité de sa grand-mère. Toutes deux développent un lien fort, jusqu’à ce que Lisbeth mette brutalement fin à sa carrière militaire. Des années plus tard, les deux femmes se retrouvent par hasard sur une plage de la Baltique après que Lisbeth a quitté Berlin en abandonnant tout derrière elle. Fondamentalement différentes, les deux femmes se heurtent comme l’eau et le feu car elles ont toutes deux revêtu depuis longtemps une carapace qui ne suffit plus à les protéger.
Avec La Guerrière, Helene Bukowski signe un roman troublant sur la force et les blessures, le récit d’une amitié étroite et complexe.
Quelle belle surprise de voir dans les sorties de ce début d’année chez Gallmeister le nouveau roman d’Helene Bukowski. J’avais adoré le premier, Les dents de lait. Alors c’est avec impatience que je me suis lancé dans le lecture de celui-ci.
« Lisbeth souffre depuis l’enfance d’une sensibilité aiguë à la douleur des autres. » Cette phrase sur la quatrième de couverture m’a convaincue que je devais lire ce lire. On parle d’hypersensibilité là, étant moi-même hypersensible, j’étais curieux de lire un roman sur ce sujet. Pour cela, je dois dire que je reste un peu sur ma faim. Alors oui, Lisbeth souffre de cette hypersensibilité, physiquement même, oui, elle se replie sur elle-même, mais je ne sais pas trop comment l’expliquer je m’attendais à plus… Je pense que je n’ai pas commencé ma lecture pour de bonnes raisons. Il s’agit d’un roman, et je n’y ai pas trouvé les réponses que j’attendais.
Si je laisse de côté cette petite déception qui est complètement liée à la manière dont j’ai eu d’aborder ce livre, j’ai passé un agréable moment de lecture. Une fois de plus, Helene Bukowski nous parle de relations, relation humaine, relation envers soi, relation envers ce monde qui tourne souvent trop vite pour nous, relation envers la nature (à travers la mer et les fleurs), et relation envers les souvenirs qui habitent chacun de nous.
Tout quitter pour se protéger soi-même, se réfugier dans le seul endroit dans lequel on se sent vivant, s’accrocher à elle, la Guerrière, la seule qui comprend, qui écoute, qui est là, même quand physiquement ce n’est pas le cas. Ne pas comprendre son obstination justement à être présente. Quelle est sa motivation ? Pour continuer à parler de relation, l’autrice interroge sur la relation amicale qui ici est complexe, inattendue et sincère.
Helene Bukowski a une plume tranchante avec peu de fioriture. Elle ne nous prend pas la main pour nous conter une histoire, mais elle nous force à nous accrocher et à la suivre. Son écriture est puissante et visuelle, c’est encore une réussite.
Ma note : 09 / 10
Lecture terminée le 27 février 2024